Implication citoyenne et investissements publics

SUD-Energie - 15 Février 2022 - 12h55

La nécessité d’une implication citoyenne : Il est indispensable d’impliquer les citoyens dans la politique énergétique du pays pour qu’ils s’emparent de cette question, mesurent les enjeux et les efforts à consentir quel que soit le scénario mais aussi parce que le choix du scénario énergétique engage notre avenir à tous. Cette implication passe, selon SUD-Energie, par un débat public approfondi qui doit aboutir à un referendum sur le choix du scénario (notamment la sortie ou non du nucléaire). Le processus actuel ne va pas dans ce sens : RTE, l’ADEME et d’autres comme NégaWatt ont réalisé un travail très approfondi et essentiel pour éclairer les « futurs énergétiques possibles à l’horizon 2050 ». Pourtant, la décision autour de la relance du nucléaire est venue d’en haut, sans aucun débat. De plus, la taxonomie vient montrer que le choix de telle ou telle filière, à l’avenir, ne suivra pas les principes de planification qui permettraient de mettre en œuvre le scénario énergétique retenu (qui définit une trajectoire, avec les besoins d’investissement dans les différentes filières de production, le stockage, les réseaux, etc.). Il sera laissé à la « main invisible du marché », pilotée par des incitations à investir dans les secteurs verts. Ce n’est pas ainsi qu’un pilotage efficace de la transition énergétique pourra être mis en place, alors qu’il est unanimement reconnu que les marchés ne donnent pas les bons signaux de long terme (ils sont « myopes »). Des investissements publics : Lle recours aux investissements privés, dans une industrie aussi capitalistique que l’énergie, coûtera beaucoup plus cher qu’un financement privé. Ainsi, RTE chiffre à environ 30% l’impact, sur le coût complet du système électrique en 2050, d’un passage de 1 à 4% du taux de rémunération des investissements (Coût Moyen Pondéré du Capital) – plus précisément, +29% pour le scénario de références 100% renouvelable et +38% pour le scénario de référence avec nucléaire. Ce coût augmente même respectivement de +68% et +93% pour un passage du CPMC de 1% à 7%. Or l’Etat peut se financer sans difficulté à 1% aujourd’hui alors que les acteurs privés n’accepteront pas de financement inférieur à 4% (TotalEnergies indique par exemple qu’il refuse tout projet avec un taux de rémunération des capitaux propres). Nous appelons les responsables politiques à prendre en compte cette dimension organisationnelle.

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