Thème 12 : Comment organiser la fin des énergies fossiles à l’horizon 2050 ?

Question 4) Expression libre sur le thème

Avez-vous des commentaires généraux ou particuliers sur ces questions d’organisation de la fin des énergies fossiles à l’horizon 2050 ?

  • mad max

    pierrepoulpe - 15 Février 2022 - 23h36

    N'oublions par la seconde lame de la paire de ciseaux : la disponibilité des carburants fossiles. cf. Les travaux du shift project sur les 16 premiers fournisseurs en pétrole de l'Europe. Depechons de batir les infrastructures coûteuses en énergie tant qu'il nous reste un peu de pétrole, avant de se retrouver coincés.
  • Financer l'élimination du CO2 atmosphérique par la dette environnementale des entreprises

    Romain - 15 Février 2022 - 23h33

    Aucun des scénarii de stabilisation de la température moyenne à l'échelle du siècle ne fonctionne sans faire l'hypothèse de technologies d'émissions négatives, qui permettraient de retirer le CO2 de l'atmosphère ou des océans et de le transformer en produits utiles ou de le stocker à très long terme (e.g. stockage géologique). Il est urgent de décarboner le plus possible nos économies, mais cela ne suffit pas : pour ramener le climat à un équilibre qui limite l'accroissement des températures, il nous faudra aussi retirer de l'atmosphère les émissions historiques. Vu l'immense difficulté d'amener aujourd'hui les entreprises à supprimer leurs émissions, il est illusoire de penser que le marché de la compensation carbone volontaire suffira à financer le nettoyage du CO2 atmosphérique pour revenir des 419 ppm actuels aux 280 de l'époque pré-industrielle. Il est donc essentiel, en parallèle de l'ensemble des transformations (énergie, transport, agriculture, matières premières) à mener de front, que la France et l'Europe lancent sans attendre une politique ambitieuse en matière de développement, de déploiement et de financement des Technologies d'Émissions Négatives (TEN) qui permettront non seulement de compenser les émissions résiduelles post-transition, mais aussi de faire ramener à terme la concentration atmosphérique de CO2 à son niveau historique. Pistes à cet effet : (1) investir massivement dans la recherche sur les TEN, sur le modèle du "moon shot" de la DARPA et des missions Apollo de la NASA aux Etats-Unis, ou du développement du nucléaire civil en France à la même période. La BPI, l'IFREMER et l'ADEME pourraient être en première ligne. (2) Déployer le levier fiscal pour inciter les entrepreneurs à déployer ces technologies et les faire descendre le long de la courbe de coûts/d'expérience : (i) comme ce fut le cas avec les incitations fiscales pour le solaire avec le succès que la filière a connu (effondrement du coût des panneaux photovoltaïques) ; et (ii) comme c'est déjà le cas aujourd'hui pour les TEN aux Etats-Unis avec le crédit d'impôts 45Q, avec le risque, si la zone euro ne s'aligne pas, de perdre la course au développement des TENs avant même que la course soit lancée. Une piste à ce sujet est d'ouvrir le droit à émettre un crédit EU ETS lors de la capture et du stockage de toute tonne de CO2 via TEN. (3) Déployer le levier juridique pour amener toute entreprise internationale cherchant à accéder au marché commun à prévoir des provisions financières pour leur dette environnementale i.e. la capture et le stockage ou la transformation en produits utiles pérennes de l'ensemble des émissions de CO2 historiques totales de leur outil de production, sous peine d'amende à la hauteur de leur responsabilité historique et à un prix de la tonne de CO2 dissuasif.
  • Focaliser sur réduire les énergies fossiles

    LPO - 15 Février 2022 - 17h37

    2/3 de notre consommation d'énergies est à base de fossiles, 1/3 est basée sur l'électricité dont la production en France est déjà bas carbone. Il faut donc se concentrer sur la consommation d'énergie fossiles en y substituant de l'électricité.
  • Des politiques publiques ambitieuses

    Gauthier - 15 Février 2022 - 16h57

    Les politiques à mener doivent être publiques! Il faut arrêter de rejeter la responsabilités sur les entreprises privées (qui chercheront toujours à favoriser leur profit) ou sur les individus (qui chercheront toujours à favoriser leur bien-être individuel)
  • Sobriété et transition énergétique

    ClaireEmilie - 15 Février 2022 - 16h24

    Attention à l'effet rebond de l'investissement dans de nouvelles énergies et de la demande croissante en électricité. La transition énergétique doit s'accompagner de plus de sobriété
  • Développer les EnR

    Matthias GOMEZ - 15 Février 2022 - 14h39

    Il faut accélérer le déploiement de TOUTES les énergies renouvelables sur notre territoire. De plus, nous devons continuer à travailler sur la connexion des réseaux entre les pays européens permettant de s'assurer les uns, les autres un vrai souveraineté énergétique qui ne dépende pas du pétrole ou du gaz.
  • Energies complémentaires, non concurrentes

    Benoît81 - 15 Février 2022 - 14h12

    Attention au tout électrique et au tout nucléaire. Certains lobbys veulent nous faire croire que c'est la seule et unique solution mais les études scientifiques sérieuses montrent qu'il n'en est rien. Pourquoi vouloir systématiquement opposer les énergies ? Ne serions nous pas plus fort en exploitant nos potentiels plutôt qu'en cherchant à les opposer ? Bien sûr, l'énergie électrique est incontournable et nous ne pouvons pas faire sans, mais pourquoi chercher absolument à la substituer systématiquement aux autres alternatives possibles. Cela génère des contraintes sur les réseaux et les moyens de production électriques qui devront être doublés pour pouvoir supporter une demande en période de pointe qui avoisinerait 220 GW (pointe gaz + pointe électrique). Le potentiel de production de gaz verts (460 TWH) est avéré, sans recours à la biomasse "alimentaire" (essentiellement des déchets et stockage d'ENR électriques intermittentes excédentaires). Il s'agit donc là d'une solution disponible, viable à moindre coût, mettant en pratique l'économie circulaire, compatible avec le développement intensif des ENR électriques (éolien et solaire) et permettant donc, in fine de réduire le recours à l'énergie nucléaire. La seule vraie question est donc "le voulons nous vraiment?"
  • Décisions fortes et courageuses

    Oslo - 15 Février 2022 - 13h51

    Pour aller vite (et c'est nécessaire si on veut éviter des difficultés majeurs pour tous) il faut des décisions ambitieuses centralisées sur des bases scientifiques non financières, une application obligatoire contraignante et pénalisante de leur application.
  • Implication citoyenne et investissements publics

    SUD-Energie - 15 Février 2022 - 12h55

    La nécessité d’une implication citoyenne : Il est indispensable d’impliquer les citoyens dans la politique énergétique du pays pour qu’ils s’emparent de cette question, mesurent les enjeux et les efforts à consentir quel que soit le scénario mais aussi parce que le choix du scénario énergétique engage notre avenir à tous. Cette implication passe, selon SUD-Energie, par un débat public approfondi qui doit aboutir à un referendum sur le choix du scénario (notamment la sortie ou non du nucléaire). Le processus actuel ne va pas dans ce sens : RTE, l’ADEME et d’autres comme NégaWatt ont réalisé un travail très approfondi et essentiel pour éclairer les « futurs énergétiques possibles à l’horizon 2050 ». Pourtant, la décision autour de la relance du nucléaire est venue d’en haut, sans aucun débat. De plus, la taxonomie vient montrer que le choix de telle ou telle filière, à l’avenir, ne suivra pas les principes de planification qui permettraient de mettre en œuvre le scénario énergétique retenu (qui définit une trajectoire, avec les besoins d’investissement dans les différentes filières de production, le stockage, les réseaux, etc.). Il sera laissé à la « main invisible du marché », pilotée par des incitations à investir dans les secteurs verts. Ce n’est pas ainsi qu’un pilotage efficace de la transition énergétique pourra être mis en place, alors qu’il est unanimement reconnu que les marchés ne donnent pas les bons signaux de long terme (ils sont « myopes »). Des investissements publics : Lle recours aux investissements privés, dans une industrie aussi capitalistique que l’énergie, coûtera beaucoup plus cher qu’un financement privé. Ainsi, RTE chiffre à environ 30% l’impact, sur le coût complet du système électrique en 2050, d’un passage de 1 à 4% du taux de rémunération des investissements (Coût Moyen Pondéré du Capital) – plus précisément, +29% pour le scénario de références 100% renouvelable et +38% pour le scénario de référence avec nucléaire. Ce coût augmente même respectivement de +68% et +93% pour un passage du CPMC de 1% à 7%. Or l’Etat peut se financer sans difficulté à 1% aujourd’hui alors que les acteurs privés n’accepteront pas de financement inférieur à 4% (TotalEnergies indique par exemple qu’il refuse tout projet avec un taux de rémunération des capitaux propres). Nous appelons les responsables politiques à prendre en compte cette dimension organisationnelle.
  • Sortir des fossiles : sobriété et remplacement par l’énergie décarbonée, face aux contraintes des matériaux, espace et carbone

    B F - 15 Février 2022 - 12h41

    Les scénarios RTE sont un exercice sérieux et utile pour esquisser ce que devrait être le profil énergétique en 2050 et au-delà. Malheureusement cette étude souffre de deux handicaps fondamentaux. D’une part l’hypothèse de base héritée de la SNBC relative à la ressource de biomasse à hauteur de 460 TWh/an qui est très largement surestimée par rapport à la ressource de biomasse raisonnablement disponible quand on prend en compte les besoins en production agricole, en préservation et renforcement des puits de carbone naturels et de la biodiversité. Et d’autre part l’autolimitation sur la capacité du pays à mettre en place une capacité de production d’électricité nucléaire, la moins carbonée faut-il le rappeler. En fait, si on ne fait pas d'hypothèse irréaliste sur la ressource en biomasse et si on veut optimiser réellement le bilan d'émission en 2050, il faudrait que le pays soit capable de fournir par le nucléaire et l’hydroélectricité de manière fiable au moins 800 à 900 TWh par an en 2050 et au-delà. Plusieurs scénarios alternatifs à ceux de RTE ont été proposés qui vont dans ce sens. Pourquoi du nucléaire plutôt que des EnRi, cependant indispensables dans une phase de transition causée par l’inaction tétanisée des politiques énergétiques des derniers 20 ans ? Parce que nous faisons face à plusieurs types de limitations de ressources, en sus de l’incapacité à décider ! Ressources financières, humaines, matériaux, espaces naturels et surtout bien sûr un budget carbone défini par l’objectif climatique que nous voulons atteindre. Les limitations financières et humaines (compétences adaptées aux enjeux) ne sont pas de même nature, plus souples et réallouables, que les limitations physiques, matériaux et budget carbone qui sont INCOMPRESSIBLES. Nous n’avons donc pas le choix, nous devons réallouer les ressources souples- finances et humaines - sous les contraintes dures des ressources en matériaux, en espace et en carbone. Jusqu’à preuve du contraire, c’est la combinaison énergie hydraulique et nucléaire qui permet le mieux d’adresser ces contraintes incompressibles. Alors allons-y, faisons-le!

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