Sortir des fossiles : sobriété et remplacement par l’énergie décarbonée, face aux contraintes des matériaux, espace et carbone

B F - 15 Février 2022 - 12h41

Les scénarios RTE sont un exercice sérieux et utile pour esquisser ce que devrait être le profil énergétique en 2050 et au-delà. Malheureusement cette étude souffre de deux handicaps fondamentaux. D’une part l’hypothèse de base héritée de la SNBC relative à la ressource de biomasse à hauteur de 460 TWh/an qui est très largement surestimée par rapport à la ressource de biomasse raisonnablement disponible quand on prend en compte les besoins en production agricole, en préservation et renforcement des puits de carbone naturels et de la biodiversité. Et d’autre part l’autolimitation sur la capacité du pays à mettre en place une capacité de production d’électricité nucléaire, la moins carbonée faut-il le rappeler. En fait, si on ne fait pas d'hypothèse irréaliste sur la ressource en biomasse et si on veut optimiser réellement le bilan d'émission en 2050, il faudrait que le pays soit capable de fournir par le nucléaire et l’hydroélectricité de manière fiable au moins 800 à 900 TWh par an en 2050 et au-delà. Plusieurs scénarios alternatifs à ceux de RTE ont été proposés qui vont dans ce sens. Pourquoi du nucléaire plutôt que des EnRi, cependant indispensables dans une phase de transition causée par l’inaction tétanisée des politiques énergétiques des derniers 20 ans ? Parce que nous faisons face à plusieurs types de limitations de ressources, en sus de l’incapacité à décider ! Ressources financières, humaines, matériaux, espaces naturels et surtout bien sûr un budget carbone défini par l’objectif climatique que nous voulons atteindre. Les limitations financières et humaines (compétences adaptées aux enjeux) ne sont pas de même nature, plus souples et réallouables, que les limitations physiques, matériaux et budget carbone qui sont INCOMPRESSIBLES. Nous n’avons donc pas le choix, nous devons réallouer les ressources souples- finances et humaines - sous les contraintes dures des ressources en matériaux, en espace et en carbone. Jusqu’à preuve du contraire, c’est la combinaison énergie hydraulique et nucléaire qui permet le mieux d’adresser ces contraintes incompressibles. Alors allons-y, faisons-le!

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