Thème 9 : Quelles évolutions pour le secteur du bâtiment pour le neuf et le parc existant ?

Le secteur des bâtiments est responsable d’une partie importante des émissions. Malgré une baisse tendancielle, il montre un retard sur ses objectifs de court terme de réduction des émissions.

Bâtiment tertiaire à énergie positive en construction (crédit : Arnaud Bouissou / Terra)

L’organisation du secteur du bâtiment (résidentiel, tertiaire, etc.), qu’il s’agisse des nouvelles constructions ou des bâtiments existants,  participe de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre de la France. Les formes urbaines ainsi que l’état des bâtiments ont notamment un impact sur les consommations d’énergie (si l’isolation des logements n’est pas performante), sur les déplacements (si l’organisation de l’habitat n’est pas pensée en termes de réduction des distances à parcourir), sur la production de déchets et les habitudes de consommation, etc. Le parc immobilier français (résidentiel et tertiaire) représente 17 % des émissions de gaz à effet de serre de la France, et nécessite une suppression quasi-totale de ses émissions pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050 selon la SNBC 2.

La mobilisation de certains leviers d’action permettrait de réduire durablement les émissions du bâtiment, par exemple la rénovation énergétique globale, la décarbonation de l’énergie consommée pour le chauffage, le changement d’habitudes pour limiter la consommation d'énergie, et la réduction des surfaces urbanisées au profit de la densification de l’habitat.

Pour les constructions neuves, les réglementations thermiques successives sont de plus en plus strictes sur le niveau de consommation énergétique admissible dans la construction neuve. Par ailleurs, la baisse du contenu carbone de l’énergie consommée entraîne depuis 2010 une baisse tendancielle des émissions de CO2.

Répartition des émissions de CO2e du secteur bâtiments (résidentiel / tertiaire) en France (Métropole et Outre-mer UE) (Source : Citepa, avril 2021 - Format SECTEN)

Afficher la version texte de la figure :

Fichier : CITEPA Batiments Résidentiel Tertiaire Secten ed2021.xlsx Document Fichier | 15.048 Ko


Toutefois, le secteur observe malgré tout un retard sur ses objectifs de réduction des émissions sur le court terme qui s’explique notamment par un écart important sur le rythme et la performance énergétique des rénovations au regard du scénario envisagé dans le cadre de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC 2).

Les principales spécificités du secteur sont :

  • L’ampleur économique, ainsi que financière, du chantier de la transition énergétique. Pour ce seul secteur, sur le court terme, le plan de rénovation énergétique des bâtiments du gouvernement, reprenant les montants du grand plan d’investissement, représente environ 20 milliards d’euros de soutiens publics sur le quinquennat.
  • Une inertie importante : en 2050, 70 % du parc pourrait être constitué d’immeubles construits avant 2012 (date d’entrée en vigueur de la RT2012). La rénovation de cette partie du parc de bâtiments est essentielle pour faire baisser les consommations énergétiques sur la phase d’exploitation. Par ailleurs, l’ampleur du chantier implique une montée en puissance progressive de la filière (maîtrise d'oeuvre, entreprises, fabricants de matériaux de construction, etc.).
  • Les enjeux liés à la diminution de l’impact « carbone » des constructions neuves. La nouvelle réglementation environnementale des bâtiments neufs (RE2020), qui entre en vigueur au 1er janvier 2022, fixe un niveau maximal d’empreinte carbone du bâtiment évaluée sur son cycle de vie incluant les phases de fabrication des matériaux de construction et équipements, de mise en œuvre sur le chantier, de renouvellement des composants, de fin de vie dont la démolition, la gestion des déchets, etc.). Selon une logique de résultats, la RE2020 favorisera le recours à divers leviers de réduction de l’empreinte carbone : utilisation de matériaux moins émetteurs de gaz à effet de serre (y compris les matériaux traditionnels ayant pu faire des efforts suffisants concernant leur impact sur l’environnement tels les bétons, l’acier, les briques, etc.), stockage de carbone grâce à l’incorporation de matériaux biosourcés (bois d’œuvre, isolants biosourcés, …), recours au recyclage et au réemploi,etc.

Par ailleurs, la SNBC 2 fait également des hypothèses de baisse du rythme de construction neuve (en lien avec le ralentissement de la croissance démographique), mais également de la baisse de la part des nouvelles maisons individuelles au profit des immeubles collectifs dans le résidentiel.

Enfin, la SNBC 2 prévoit une évolution des comportements se traduisant par une baisse moyenne de 1°C de la température moyenne de consigne pour le chauffage, reflétant des efforts de sobriété énergétique de la part des usagers.

Participer au débat sur ce thème :

Leviers pour accélérer la décarbonation du parc de bâtiments

Leviers pour réduire l'impact carbone des constructions

Trajectoire d'évolution des constructions et efforts de sobriété

Expression libre sur le thème

Revenir à la liste des thèmes du débat

Fichier(s) à télécharger

  • Plan de rénovation énergétique des bâtiments Document PDF | 2886.936 Ko

  • Ambition climatique et rénovation performante pour 2028 et 2050 Document PDF | 3023.017 Ko

Retour en haut de page