Thème 12 : Comment organiser la fin des énergies fossiles à l’horizon 2050 ?

L’atteinte de la neutralité carbone en 2050 suppose une forte baisse des énergies fossiles, ce qui soulève plusieurs questions liées à la résilience énergétique (sécurité, autonomie, résistance aux chocs) nationale et locale.

Puits de pétrole appartenant à la société Petrorep (crédit : Arnaud Bouissou / Terra)

L’atteinte de la neutralité carbone en 2050 suppose une forte baisse des énergies fossiles : charbon, pétrole et gaz naturel. Ainsi, le scénario de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) actuelle vise une quasi disparition de l’énergie fossile (à l’exception des transports aériens qui utiliseront pour moitié des carburants fossiles, l’autre moitié étant couverte par des biocarburants). Cette évolution aura des conséquences importantes sur notre système énergétique.

D’une part, l’équilibre des vecteurs énergétiques (électricité, gaz, solides, liquides) que nous utilisons va s’en trouver fortement modifié. Ainsi, le potentiel de biomasse en France qui permettrait de produire des combustibles décarbonés (biogaz, biocarburants, etc.) est limité et contraint par plusieurs enjeux (concurrence avec les cultures alimentaires, nécessité de préserver le puits carbone forestier, etc.). Il ne sera donc pas possible de simplement remplacer les combustibles fossiles par leurs équivalents décarbonés, sauf à supposer des imports massifs d’énergies décarbonées.

C’est pourquoi la SNBC actuelle prévoit une diminution marquée de la part des combustibles sous forme gazeuse et liquide à long terme, et une augmentation du recours à l’électricité et à la chaleur renouvelable. Cette augmentation reflète notamment l’électrification du parc de véhicules, le développement des pompes à chaleur pour le chauffage des bâtiments, etc. A terme, les combustibles renouvelables sont réservés aux usages pour lesquels les alternatives sont limitées notamment certains procédés industriels et la mobilité lourde. L’hydrogène décarboné est par ailleurs également amené à jouer un rôle croissant en tant que vecteur énergétique.

D’autre part, l’évolution de la part respective des vecteurs énergétiques va soulever des questions importantes pour les infrastructures énergétiques (réseaux, points de distribution, etc.). Il faudra d’une part anticiper la croissance de la demande électrique et adapter le parc de production (qui devra être complètement décarbonné) et le réseau. Il faudra également s'interroger sur le développement des infrastructures et des équipements liés à l’hydrogène.

Il faudra enfin accompagner la baisse de la part de certaines énergies, en garantissant la sécurité d’approvisionnement des consommateurs pendant la transition (réseau de points de distribution de carburant, équilibre financier du réseau de gaz, etc.).

Ces évolutions soulèvent par ailleurs la question de l’échelle géographique pertinente pour assurer la sécurité d’approvisionnement : le développement de l’autoconsommation, des énergies renouvelables locales, etc,. pourraient en effet permettre de développer une résilience énergétique (sécurité, autonomie, résistance aux chocs) plus locale, mais avec une grande incertitude sur le fait de pouvoir complètement se passer de la garantie d’un système énergétique national.

Participer au débat sur ce thème :

Valeur d’un scénario impliquant des importations importantes d’énergies décarbonées

Echelle territoriale pour la résilience énergétique (sécurité, autonomie, résistance aux chocs) dans un monde décarboné

Points d’attention concernant l’évolution à prévoir de l’équilibre entre les vecteurs énergétiques et les infrastructures associées

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